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Quel est le principe du tatouage ?



Il s’agit d’introduire dans la peau des matières colorantes (pigments) : la couleur ainsi introduite apparaît ensuite par « transparence » après cicatrisation de la plaie provoquée par le piquage.
La peau est composée de trois couches (épiderme, derme et hypoderme) : l’encre est déposée par l’aiguille dans un espace précis à la limite entre le derme et l’épiderme. La profondeur de la piqûre varie en fonction des types de peaux et des parties du corps : entre 1 et 4 mm, les zones les plus épaisses se situant dans le dos.




Comment un tatouage vieillit-il ?



La manière dont le motif a été piqué et la qualité de l’encre sont les premiers éléments déterminant la « durée de vie » du tatouage.

Le style du dessin est un autre élément : plus les traits sont fins, plus ils s’estomperont avec le temps ; les couleurs perdent inévitablement de leur éclat au bout de quelques années.
En dehors de toutes considérations artistiques et de goûts personnels, on peut dire que les pièces les plus « résistantes » au temps sont celles qui contiennent peu de détails, des traits épais, des lignes aérées, éventuellement de gros aplats de couleurs peu nuancées et correctement encrées (exemple : les tatouages « old school »).
Une petite pièce et/ou trop détaillée a de grandes chances de devenir une tâche baveuse… « En peinture, un miniaturiste peut réussir, la toile ne bougera pas. En revanche, dans la peau, les risques sont plus élevés à cause du vieillissement des tissus. »

Le tatouage vieillit avec son support : la peau. Si celle-ci subit des dommages (cicatrices, brûlures, etc.), le tatouage aussi. C’est pourquoi les tatoués soucieux de préserver l’aspect de leurs tatouages tâchent de ne pas trop s’exposer aux UV (et/ou utilisent un produit de protection à indice élevé). Un entretien de l’épiderme avec une crème hydratante peut être un plus, afin de retarder le vieillissement de la peau et ce qui va avec : rides, vergetures, etc….
La peau peut également bouger en cas de variations conséquentes de poids (amaigrissement, prise de poids, grossesse, prise de masse importante, etc.). Le futur tatoué peut tenir compte de ce paramètre s’il envisage un amaigrissement ou une prise de masse équivalent à 15-20 kilos.

De plus il ne faut pas perdre de vue que le cycle de renouvellement cellulaire de la peau est assez rapide. Entre la naissance d’une cellule et sa migration jusqu’à la couche cornée, il s’écoule en moyenne un mois. Les pigments qui sont retenus captifs et maintenus en place entre les cellules de la peau sont donc susceptibles de se déplacer légèrement au fil de ces renouvellements successifs, ce qui explique l’aspect diffus, moins net, des tatouages qui ont plusieurs années voir même plusieurs décennies.
D’un autre coté, il est encore plus incroyable de constater que les tatouages restent en place malgré les années qui défilent, compte tenu qu’il faut 7 ans pour un renouvellement total de cellules du corps humain (y compris les os !), autrement dit : un tatouage vieux de 15 ans a déjà vu le corps de son hôte être entièrement renouvelé deux fois et représente donc la seule chose qui en subsiste !

A noter que certains types de motifs supportent mieux les déformations que d’autres (exemple : motif abstrait versus portrait).
A savoir enfin qu’un vieux tatouage peut la plupart du temps être retouché pour raviver les tons et rehausser les contrastes, voir recouvert si besoin




Tous les types de peaux peuvent-ils être tatoués ?



A priori oui, du moment qu’elles ne sont allergiques à aucun produit ou encre utilisés pour le tatouage. Il faut cependant savoir que le « rendu » des couleurs (dont le noir) varie selon la pigmentation naturelle de la peau : injustice épidermique, les peaux claires, plus fines et donc plus « transparentes », donnent les tons les plus éclatants ; les peaux très foncées à noires quant à elles, sont généralement limitées à accueillir du noir, seule couleur qui « transparaît » à travers l’épiderme, plus épais. Par ailleurs, une peau trop foncée rend le tracé délicat : cela équivaut à tracer un dessin au crayon noir sur une page noire…

Les peaux « à problèmes » doivent susciter une attention particulière, voire une contre-indication au tatouage :

  • Acné. Une peau acnéique doit être traitée avant d’envisager un tatouage. A savoir qu’un traitement sous Roaccutane® assèche la peau, peut provoquer des démangeaisons, et ralentit la cicatrisation : le tatouage est déconseillé, sinon doit être suivi si possible par un dermatologue.
  • Psoriasis. Le tatouage représente un traumatisme pour la peau susceptible de révéler un psoriasis chez les personnes déjà atteintes. Dans la pratique, on observe peu de psoriasis persistant sur les tatouages s’il n’y a pas de lésion avant 6 semaines après le tatouage.
  • Eczéma. Un traitement sous cortisone doit proscrire absolument un tatouage. Il est nécessaire d’attendre plusieurs mois après la fin d’un traitement avant d’envisager un tatouage sur une zone qui n’a pas montré de signes d’eczéma.
  • Vitiligo. Lorsqu’on tatoue une plaque de vitiligo, les pigments du tatouage « virent ». Par ailleurs, le vitiligo est une maladie immunologique : le tatoueur, en piquant une personne atteinte, risque fort de déclencher une poussée de vitiligo.

N’hésitez pas a faire appel à un professionnel de santé ou consulter un dermatologue avant d’envisager un tatouage sur des peaux a risque




Précautions particulières



Grains de beauté.
Ils ne doivent pas être tatoués (le tatoueur peut les contourner), parce qu’un tatouage pourrait gêner la surveillance de leur éventuelle évolution. Les tâches de rousseur, sans relief, ne présentent a priori aucun inconvénient médical à être piquées.

Cicatrices.
Elles peuvent être tatouées si elles sont suffisamment anciennes (d’au moins un an). Les chéloïdes (hypertrophies cutanées qui se développent sur une cicatrice) contre-indiquent totalement le tatouage.

Les mains et les pieds.
Les tatouages sur la plante des pieds, sous les orteils, sur la paume des mains et sur l’intérieur des doigts sont très difficiles à tatouer car la peau est très épaisse. De plus, ils ne tiennent généralement pas dans le temps car l’effet de transparence est quasiment nul et que la peau sur ces zones se renouvelle rapidement.

Bronzage.
Évitez de bronzer votre peau au moins pendant un mois précédent une séance de tatouage : une peau récemment bronzée peut gêner le travail du tatoueur (peaux mortes qui apparaissent lors de l’encrage).




Soins et cicatrisation



Après avoir nettoyé la plaie avec une solution antiseptique, votre tatoueur applique une crème cicatrisante sur laquelle il pose un pansement.
Vous ôterez ce pansement 2 à 6 heures après la séance de tatouage, afin de nettoyer -sans frotter- le tatouage à l’eau tiède et au savon antiseptique. La pommade doit être appliquée sur la peau sèche. Vous pouvez alors remettre un pansement (à garder 12 heures au plus).
Les jours suivants, appliquez la crème en couche fine. Ne remettez de pansement que si vous êtes exposé à des travaux salissants.
Préférez des vêtements amples et en coton (proscrivez la laine et le Nylon). Lorsque c’est possible, laissez la peau tatouée à l’air libre.
Pendant 10 à 15 jours, appliquez la crème 2 à 4 fois par jour, de façon à ce que le tatouage ne soit jamais « sec ».

Hygiène et précautions

Les bains, la piscine, la mer sont à proscrire pendant la durée de la cicatrisation (minimum 15 jours).
Cela ne signifie pas qu’il faut se dispenser de laver le tatouage pendant la cicatrisation ! Il ne faut pas oublier que l’hygiène de la partie tatouée est importante pour une bonne cicatrisation. Laisser la « plaie » plusieurs jours sans aucun nettoyage augmente les risques d’infection.

Bannir également le soleil pendant au moins un mois. Enfin, on évitera autant que possible la poussière et le contact avec les mains, qu’il s’agisse des siennes ou de celles des autres !

Les démangeaisons sont vécues par la plupart des tatoués, elles font partie du processus de cicatrisation. Bien que la tentation soit très grande, il ne faut absolument pas gratter, ni frotter : Les peaux mortes doivent tomber d’elles-mêmes, pour éviter toute cicatrice en travers de la pièce tatouée.
Pour atténuer les démangeaisons, on pourra essayer de tamponner délicatement la partie tatouée avec un linge humidifié à l’eau froide…

Après cicatrisation complète, on peut « oublier » son tatouage, mais si on pense à prendre soin de la peau qui le porte (hydratation régulière et protection solaire maximum), il n’en vieillira que mieux !

Remarques

Il est normal d’observer une réaction inflammatoire (rougeur et parfois gonflement) dans les jours qui suivent la réalisation du tatouage. Ces symptômes disparaissent en moins d’une semaine.
La cicatrisation définitive est ensuite obtenue dans des délais qui varient en fonction notamment de la localisation du tatouage, de l’état général et des antécédents médicaux de la personne. Le délai moyen de cicatrisation est de 2 semaines.
La persistance au-delà d’une semaine ou l’accentuation des symptômes, l’association d’au moins trois signes parmi l’érythème (rougeur), l’œdème (gonflement), la douleur, la fièvre, un écoulement purulent, signent la présence d’une infection et nécessitent la consultation d’un médecin.

POUR TOUTE QUESTION CONCERNANT LA CICATRISATION ET/OU L’ASPECT DE VOTRE TATOUAGE, N’HÉSITEZ PAS A RECONTACTER VOTRE TATOUEUR !




Généralités sur les risques infectieux



Pourquoi des risques infectieux ?

La peau et le revêtement des muqueuses constituent la première barrière et la plus efficace contre les microorganismes (microbes) qui peuplent notre environnement. Ces microorganismes sont des bactéries, des virus ou des parasites qui cherchent un hôte pour se multiplier.
En temps normal la peau et les muqueuses saines portent des microorganismes à leurs surfaces, comme la plupart des objets qui nous entourent, sans aucune conséquence pathologique pour autant. Dans certaines circonstances ces microorganismes peuvent s’introduire dans notre organisme à la faveur de piqûres, coupures, brûlures ou blessures diverses, accidentelles ou intentionnelles ; c’est ce que l’on appelle une « effraction cutanée ou muqueuse ». Lors d’une effraction cutanée ou muqueuse, la pénétration de microbes peut entraîner une infection locale, parfois grave lorsque l’infection se dissémine secondairement dans l’organisme. En cas de rupture de la barrière cutanée ou muqueuse, l’infection peut être due à des microorganismes présents à la surface de la peau, mais aussi à la présence de microorganismes sur le matériel qui a occasionné cette effraction.

Mécanismes de l’infection : des risques pour qui ?

L’infection peut être due à des microorganismes présents à la surface de la peau ou des muqueuses du client, inoculés lors d’un tatouage. C’est le cas lorsque la préparation locale du site d’intervention n’est pas conforme aux règles d’asepsie (voir règles d’hygiène universelles). Ce mécanisme est susceptible d’entraîner une infection chez un client à partir de ses propres microorganismes ou éventuellement la dissémination d’une infection déjà présente chez lui (dissémination de verrues par exemple).
L’infection peut être due à des microorganismes présents sur le matériel. On dira alors qu’il est contaminé.
Ces microorganismes peuvent provenir :

  • d’un client précédent, par exemple si l’on utilise un matériel mal stérilisé,
  • des surfaces avec lequel ce matériel aura été en contact durant la procédure,
  • des mains du tatoueur.

Le risque infectieux concerne donc tout à la fois clients et tatoueurs.

Quels sont ces risques ?

Les infections les plus courantes sont dues à des bactéries et se développent à partir du site de l’intervention.
Concernant les infections dues à des virus, les données scientifiques disponibles sont très peu nombreuses et le risque de transmission est mal évalué pour les virus de l’hépatite B (VHB) et de l’hépatite C (VHC), encore moins pour le virus du S.I.D.A. (VIH).
La possibilité d’une contamination par le VHB et le VHC est tout de même solidement établie, mais il persiste un doute sur la transmission du VIH. On connaît mieux ce risque dans le cas des accidents d’exposition au sang des professionnels de santé où il est plus élevé avec le VHB (20 à 30%) et le VHC (3 à 10%), qu’avec le VIH (moins de 3 pour mille).
Des infections dues à d’autres microorganismes peuvent plus rarement survenir comme les virus herpes ou le papillomavirus (responsable des verrues).

Existe-t-il des personnes fragilisées ?

D’une manière générale, de nombreuses maladies chroniques sont connues pour affecter les défenses immunitaires de l’organisme. C’est le cas des cancers, de certaines maladies du sang, du diabète, du sida ou de certaines maladies génétiques. Parmi ces maladies, certaines favorisent ainsi la survenue d’infections.
Par ailleurs, l’utilisation prolongée de certains médicaments peut également entraîner une baisse des capacités de défense de l’organisme. Les principaux médicaments concernés sont les corticoïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, et ces derniers sont très fréquemment prescrits.
Dans ces situations, un acte de tatouage doit être discuté préalablement avec le médecin traitant de la personne concerné.
Enfin, les maladies chroniques de la peau, parmi lesquelles l’eczéma est la plus fréquente, fragilisent le revêtement cutané et doivent faire discuter de l’opportunité de réaliser un tatouage.

Autres risques

Parmi les complications décrites dans les modifications corporelles avec effraction cutanée, les infections dominent largement en fréquence. Ce ne sont toutefois pas les seuls risques possibles : des réactions allergiques (par exemple aux pigments de tatouage) et des cicatrisations pathologiques sont possibles.